La forêt

La forêt dans le Trièves et à St Baudille en quelques chiffres

Le Trièves est une région très boisée (41 % du territoire est couvert par la forêt, contre 32 % de moyenne en Isère et 29 % en France). St Baudille fait partie des 11 communes qui possèdent plus de 50% de part de forêt. En effet, sur 3600 ha que compte notre commune, 1495 ha sont des espaces agricoles et 2090 ha sont des espaces forestiers ou semi naturels.

La forêt publique

Les forêts publiques sont principalement situées sur les massifs pour lutter contre l’érosion (forêts de protection du RTM, service de Restauration des Terrains en Montagne). Dans le Trièves, on trouve 55 % de forêts publiques contre 26 % de moyenne nationale. Dans la forêt publique, il existe une distinction entre forêts domaniales et forêts des communes.

  • Forêts domaniales : forêts faisant partie du domaine privé de l’Etat. Sa gestion est, ainsi, assurée par l’Office National des Forêts. Sur la commune, cela représente, 786 ha dont 516 ha d’alpages et de rochers. Sur la surface boisée restante de 270 ha, on trouve 70% de résineux.
  • Forêts des communes et des établissements publics : forêts publiques faisant partie du domaine privé d’une commune. Leur gestion est aussi assurée par l’Office National des Forêts pour le compte des communes. Pour notre commune, cela représente 420 ha de forêt soumise.

A noter : la commune a conservé la gestion directe de petites parcelles. Elles constituent une réserve foncière pour des échanges avec des privés. Ces échanges permettent de créer ainsi des parcelles plus homogènes et plus étendues.

La forêt privée

Sur la commune, les forêts privées sont majoritaires. Il y a de nombreux propriétaires et la tailles des parcelles est très variable. Leur implantation est morcelée. Les propriétaires privés peuvent s’appuyer sur divers organismes : le service forêt de la Chambre d’Agriculture de l’Isère, le CRPF (Centre régional de la propriété forestière), le service Agriculture de la Communauté de Communes du Trièves, …

Les essences

  • Les conifères. Ces espèces peuvent pousser naturellement presque partout dans le monde, et sont fréquemment les plantes dominantes dans leur habitat. Les conifères ont un important poids économique, principalement pour le bois d’œuvre (palettes, charpente, coffrage, …) et la production de papier.
  • Les feuillus. Ces espèces regroupent des arbres produisant des feuilles bien développées, par opposition aux conifères et résineux, dont la forme des feuilles est réduite à des aiguilles. En Europe occidentale, la plupart des feuillus sont des arbres à feuillage caduc, c’est-à-dire que ces espèces perdent leurs feuilles en automne. Ils sont utilisés pour la charpente, l’ameublement mais aussi pour le chauffage.

Le rôle de l’ONF sur St Baudille

L’ONF remplit différentes missions comme la valorisation du bois, la protection de la biodiversité, l’accueil du public en forêt, la prévention des risques naturels. Elle assure aussi des services et prestations (entretien du peuplement et limites, entretien des sentiers, …) et du conseil auprès des collectivités. L’unité Territoriale du Trièves de l’ONF est basées à Monestier de Clermont. Pour St Baudille, Patrick Stagnoli s’occupe de toute la forêt communale soumise au Régime forestier, et Benjamin Durand gère la forêt domaniale.

Une politique communale pour la forêt

Depuis plusieurs mandats, la commune veille à acquérir des parcelles de bois ou à procéder à des échanges pour homogénéiser le plus possible ses parcelles. La vente régulière de coupes constitue une ressource complémentaire au budget de la commune. Notre patrimoine communal est passé de 370 ha, dans les années 1990, à 420 ha, actuellement. Les unités de gestion forestières (parcelles) sont dénommées de A à Z4. Les parcelles débutant par Z sont les plus difficiles à exploiter. Nous avons un plan de gestion de notre forêt communale que l’on nomme « aménagement ». Le délai entre les coupes sur une parcelle varie de 12 à 15 ans.

La réglementation sur les coupes

Les coupes de bois servent à renouveler ou améliorer les peuplements forestiers et/ou à récolter du bois. Une coupe n’est pas un acte anodin, car elle induit des changements dans le milieu forestier ; les conséquences sur le peuplement peuvent être importantes et durables :

– Une coupe, mal conduite, peut provoquer le tassement du sol par les engins d’abattage et/ou de débardage, induisant son asphyxie et une perte de production sylvicole durable.

– Une coupe forte, prélevant une quotité importante des arbres du peuplement modifie les conditions microclimatiques et peut induire une modification de la flore, retardant ou bloquant la régénération forestière.
– En zone de pente, les coupes fortes ou inappropriées peuvent provoquer des phénomènes d’érosion, de glissement de terrain, ou favoriser les chutes de blocs ou les avalanches.

– En périmètre de protection de captage, une coupe rase peut provoquer une pollution de l’eau potable.

La réglementation fixe donc un cadre pour les coupes dans un objectif national de gestion durable des forêts. Les coupes d’arbres en forêts peuvent être soumises à une autorisation ou déclaration préalable.

Où se renseigner :

Avant de réaliser une coupe qui n’est pas prévue dans un document de gestion agréé, la Direction Départementale des Territoires de l’Isère peut vous renseigner sur les démarches à effectuer. Il existe aussi plusieurs documents qui récapitulent ces règles.

: http://www.fibois.com/tl_files/pdf/Utilitaire%20Reglementation%20-%20VF2017.pdf

https://www.isere.gouv.fr/Politiques-publiques/Agriculture-foret-et-developpement-rural/Foret/Principales-reglementations-forestieres/3-Coupes/Les-obligations-prealables

https://nouvelle-aquitaine.cnpf.fr/n/reglementation-des-coupes-au-titre-du-code-forestier/n:2393#p5757

Ces documents peuvent vous être imprimés en mairie.

L’obligation de reconstituer les peuplements forestiers

Dans une visée de gestion durable et d’approvisionnement régulier de la filière bois, la réglementation impose d’assurer la reconstitution des peuplements forestiers après une coupe rase (article L.124-6 du Code Forestier). En Isère, l’arrêté n° 2009-06809 indique que dans les massifs forestiers de 4 hectares et plus, toute coupe rase d’un hectare ou plus doit faire l’objet d’une reconstitution satisfaisante dans les 5 ans suivant la coupe. La reconstitution peut être faite de manière naturelle, ou artificielle (plantation). Les mesures de reconstitution doivent être effectuées par la personne pour le compte de qui la coupe a été réalisée ou, à défaut, le propriétaire du sol. En cas de vente de la propriété sans avoir mentionné l’obligation sur l’acte de vente, le vendeur de la parcelle reste responsable de la reconstitution satisfaisante du peuplement.

Infractions en cas de non-respect

Les coupes commises en forêt d’autrui ou de coupe chez soi mais sans autorisation ou respect de la réglementation ou encore de non-repeuplement relèvent d’infractions au code Pénal pour le vol ou au code Forestier pour le reste. Elles peuvent être sanctionnées par de lourdes amendes.

En ce moment des contrôles sont effectués sur notre territoire.

Le prix du bois

La demande de bois augmente fortement depuis quelques temps, allant même jusqu’à un début de pénurie dans certains domaines du bâtiment. Cet essor de la demande résulte de plusieurs facteurs parmi lesquels le développement des constructions en bois, la pression du marché chinois. Il y a aussi des motifs d’ordre géopolitique (fermeture de la frontière canadienne à ‘importation de certains produits aux USA dont le bois). En revanche, pour l’instant, les prix d’achat d’une coupe sont restés plutôt stables.

La forêt durable et le réchauffement climatique

Depuis les années 1990, il existe une volonté de gestion durable (ou soutenable) de la forêt. Elle s’appuie sur une large gamme de labels, méthodes et outils. Elle vise à concilier les dimensions économiques et environnementales de la forêt. Ce qui explique les réglementations évoquées plus haut. Notre forêt communale relève de la certification PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières).

Pour l’instant, notre commune ne semble pas touchée par les scolytes, ces insectes qui ravagent les épicéas car nos forêts comportent peu d’épicéas.  En revanche, le gui, cette plante parasite qui est transportée par certains passereaux, progresse et participe à l’affaiblissement de certains arbres.

Le réchauffement climatique implique des vents plus violents et des risques accrus d’incendie. Il n’est pas non plus favorable pour certaines de nos essences, notamment l’épicéa, le frêne, le sapin et le hêtre. L’introduction de nouvelles essences plus résistantes et une politique forestière diversifiée font l’objet de sensibilisations au niveau du Trièves. C’est aussi le cas de l’équilibre nécessaire entre les semis naturels, les plantations forestières et la présence de certains gros gibiers qui en sont friands.

Sources

cc-trieves.fr/fichiers/service-aux-habitants/FORET.PDF

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/corine-land-cover-0

https://www.onf.fr/onf/forets-et-changement-climatique/nos-articles/+/8cf::forets-publiques-francaises-quel-nouveau-visage.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Programme_de_reconnaissance_des_certifications_foresti%C3%A8res

https://www.isere.gouv.fr/Politiques-publiques/Agriculture-foret-et-developpement-rural/Foret/Principales-reglementations-forestieres/

Merci à P Stagnoli de l’ONF pour toutes ses explications.