Histoire
Avertissement : La majeure partie des informations contenues dans cet article sont tirées des livres d’Aimé Beaup, “Histoire du Trièves” paru en 1929, édition épuisée mais accessible en e-book sur Internet et “Les sanctuaires du Trièves” Edition de 1980 (Imp. A Robert à Marseille). Merci aussi à Jean Claude Michel, notamment pour sa fiche d’information sur la commune et son article sur Saint Baudille et Pipet, (revue des AVG n° 69, juin 2012, pages 41 à 44). http:// /jc-michel.fr .
Remerciements aussi à famille Nicolas qui a aimablement prêté plusieurs ouvrages dont un fascicule sur “Le Perier d’hier et d’avant-hier” réalisé par Bernard Vieux. L’histoire de la Commune nécessiterait un véritable travail d’historien. Cet article n’en a pas la prétention. Il collecte des informations disponibles en les replaçant dans un contexte historique plus général. Il ne demande qu’à être corrigé et amélioré par les informations que les uns et les autres voudront bien apporter.
L’histoire d’une petite commune comme St Baudille se confond avec celle de son territoire mais aussi celle de la France, c’est pourquoi ce résumé fait souvent référence à l’histoire du Trièves et à celle de notre pays.
La Préhistoire : il existe quelques traces, dans le Trièves, d’une présence de l’homme au néolithique (objets en silex ou en pierre trouvés à Roissard, bord de l’Ebron, Lus la Croix Haute, St Martin de Clelles) dans une période qui date de 4000 à 6000 ans av JC.
Barbares, Gaulois et Romains : les Ibères puis les Ligures (environ 1500 av JC) ont été présents sur le territoire (tombe trouvée en 1905 sur St Michel les Portes et autres objets à Lus). Le Trièves fait ensuite partie du territoire des Voconces vers 150 av JC. Les tribus Gauloises sont battues à plusieurs reprises par les Romains entre 125 et 120 av JC. Le Trièves appartient alors à la Province Narbonnaise. Tribu favorisée dans ses rapports avec les Romains, les Voconces laisseront passer J César vers 60 av JC quand il part combattre Vercingétorix en passant par le Col de Cabre. Il subsiste des traces de plusieurs voies romaines dont une transversale passait par Lus, Lalley, le Mas Martinenc, Mens, St Jean d’Hérans et Cognet. Cette présence romaine est aussi attestée par des objets : “tuiles trouvées en 1954 à St Baudille (lieu non précisé)” … “On a recueilli, au lieudit « les Condamines » (entre Agnès et Le Perrier) en 1902 des sépultures dont l’une contenait un pichet en sigillée claire (au musée dauphinois n° 27.2.24) puis vers 1922, au même endroit plusieurs vases romains provenant d’un site funéraire : un bassin en bronze (au M. D. n° 34.23.71), une cruche (M. D. n° 27.2.57), deux vases en verre (perdus) et une bague en argent (M. D. sans n°). Un habitat gallo-romain, peut être un relais, est pressenti.” …. “ Les lieudits « Villard », « Longeville » et « Villaret » pourraient rappeler des sites d’habitats antiques”. JC Michel Saint Baudille et Pipet, (revue des AVG n° 69, juin 2012, pages 41 à 44).
Moyen Age, première partie (463-1032) : entre 410 et 450 ap JC, les Wisigoths venus de l’Italie pillent et brûlent les campagnes. Puis les Burgondes, venus d’outre-Rhin, s’installent où bon leur semble (Sinard viendrait du germanique Sin-Hard). En 574, les Francs ne parviennent que difficilement à juguler les invasions : les Lombards pilleront le sud Est dont le Trièves. Viennent ensuite les incursions des Sarrazins vers 735. La Tour des Feuillants leur aurait servi de refuge selon le Pasteur Blanc dans Lettres à Lucie p 49. Le Trièves passera, après, sous la domination des Carolingiens pendant 117 ans et fera partie du second Royaume de Bourgogne pendant 153 ans. La vie des habitants du Trièves devait être faite d’une grande précarité, d’instabilité et de peurs. Deux puissances émergeront pendant cette période : l’Eglise et la Féodalité.
Moyen Age, deuxième partie (1032-1453) : entre 1030 et 1349, s’érigea le Dauphiné. Les familles seigneuriales du Dauphiné (Evêque de Die, Comte de Die, Alleman, Bérenger, Aynard, Monteynard, …) s’allient par mariage et possèdent des terres et des châteaux ou des maisons fortes sur le Trièves : sur St Baudille, se trouve la seigneurie de Pipet et, à sa lisière, Les Feuillants (commune de Prébois).
Cela reste une période d’instabilité avec, par exemple, les pillages par les routiers des Grandes Compagnies, les révoltes paysannes (jacqueries) mais les habitants commencent à s’organiser en communautés et les seigneurs signent des chartes qui leur accordent quelques droits.
En 1349, le fils ainé du Roi de France récupère le Dauphiné. On retrouve des traces de présence de la plupart des hameaux de la commune entre 1100 et 1300 (XIIième au XIVième siècle).
Les temps modernes (1453- 1562) : avec la fin de la Guerre de Cent Ans, survient une période plus calme, le Dauphin Louis II, futur Roi Louis XI s’entraine à son rôle en gérant le Dauphiné avec conviction. Il aurait séjourné, pour des chasses, à plusieurs reprises, au Château de Montmeilleur. Les bourgeois prennent le pas sur les seigneurs, l’artisanat se développe et la population augmente. En 1492, le 26 juin, a lieu la première escalade du Mont Aiguille. En 1560, Raimondet de Berenger, lieutenant-général des armées du Roi, maréchal de camp, pair de France issu d’une lignée implantée dans la région et dont les titres sont prince de Pont-en-Royans ; comte du Gua ; baron de Morges ; seigneur de La Ferrière, de Vif, de Gonaz et de Saint-Nazaire, est aussi Seigneur de Pipet.
Les guerres de religion (1562-1589) : alors que le protestantisme est devenu la religion dominante du Trièves, entre 1562 et 1565, celui-ci est conquis par les catholiques et repris par les protestants, à plusieurs reprises. En 1563, St Pancrace est pillé et incendié par les catholiques. Après une accalmie, le massacre de la Saint Barthélémy, en 1572, précipite à nouveau le pays dans le chaos.
Lesdiguières occupe et défend le Trièves et ses environs (Mens est son quartier général). Il en fait une place forte qui restera invaincue malgré de nombreux combats jusqu’en 1589. Selon l’Histoire du Connétable de Lesdiguières de Videl, http://www.bibliotheque-dauphinoise.com/lesdiguieres_videl_1638.html , il semble que Lesdiguières déjouera une tentative d’assassinat à St Baudille au bois de Blache Poeillet. Montmeilleur devint le fief d’Avel de Morges, le beau-frère de Lesdiguières
D’Henri IV à Louis XIV (1589-1715) : les règnes d’Henri IV et Louis XIII sont marqués par un affaiblissement du protestantisme local, une cohabitation avec les catholiques et la fin des privilèges locaux au profit de l’absolutisme royal. Le règne de Louis XIV se traduit par un retour progressif à la prospérité avec un accroissement de la population, l’émergence d’une bourgeoisie locale et le développement d’activités (tissage de laine, de chanvre, mines de fer et développement de voies de communication). Les épidémies déciment la population (peste dans le Trièves vers 1629-1630, par exemple). L’agriculture peu variée et inadaptée entraine une émigration.
“Le vin de St Baudille était si petit et de si méchante qualité qu’il n’y avait que les journaliers qui puissent le boire” Le Haut Dauphiné à la fin du XVIe siècle, d’après les procès-verbaux de la Révision des Feux de 1700 de M Raoul Blanchard Revue Géographie Alpine 1915. https://www.persee.fr/doc/rga_0249-6178_1915_num_3_4_4846
En 1685, la révocation de l’Edit de Nantes entraine la présence de dragons qui occupent les fermes des protestants à Mens mais aussi à St Baudille. “Jean Rolland et Pierre Borel de Longueville furent envoyés pour 5 ans aux galères”. Ces persécutions durèrent longtemps. “Pierre Magnin et Etienne Nain furent condamnés à 5 ans de bannissement” (1740). Les sanctuaires du Trièves A Beaup p242.
De Louis XV à Louis XVI (1715 – 1788) : malgré une moindre intolérance envers les protestants, on assiste à une diminution de leur nombre. Le tissage de la toile de chanvre est en plein essor ainsi que le tressage de la paille. Le travail des paysans soumis aux aléas du climat est toujours aussi pénible et incertain. De nombreux fléaux subsistent : incendies, attaques de loup et présence d’ours, taxes lourdes, épidémies, famines, … Le mécontentement s’accroit.
Jean Jacques Fluchaire, né à St Baudille, en 1778 sera avocat à Grenoble et Procureur Général près la cour de Montpellier.
Sous la Révolution (1789-1804) : le marquis Nicolas de Langon, propriétaire du Château de Montmeilleur, figure parmi les représentants de la noblesse aux Etats du Dauphiné à Vizille en 1788. Il émigrera en 1790, comme de nombreux nobles, laissant les paysans utiliser les bois, les prés et les terrains. L’assemblée constituante place le Trièves dans le département de l’Isère et fixe ses trois cantons (Monestier, Clelles et Mens). Certains curés de St Baudille jurent fidélité à la Constitution puis ils se rétractent. La chapelle Ste Marie, attenante à l’église est transformée en maison commune. La Chapelle du Périer sert à des messes clandestines.
L’Empire et la Restauration (1804-1848) : le concordat de 1801 rétablit une certaine sérénité sur le plan religieux. Felix Neff crée en 1822, l’Ecole Modèle Protestante à Mens. Les émigrés reviennent et des procès ou des transactions ont lieu pour leur permettre de récupérer leurs biens. Les voies et ponts de communication sont développés (RN 75). L’agriculture devient plus prospère avec les céréales, l’élevage et la transhumance. Les scieries, le tissage, l’industrie des clous sont aussi florissants. En 1806, St Baudille compte 835 habitants ; chiffre le plus élevé de sa population. Casimir Perier est président du Conseil sous Louis Philippe de 1831 à 1832. C’est la période pendant laquelle est tracé le cadastre napoléonien (un exemplaire de celui de la commune a été restauré et est conservé en mairie).
De la IIème à la IIIème République (1848-1900) : Auguste Perier est ministre de l’Intérieur de Thiers en 1871. Jean Casimir-Perier est élu Président de la République après l’assassinat de Carnot en 1894 (démission en 1895). Avec la mécanisation, le développement de grandes usines, la petite industrie et l’artisanat du Trièves vont souffrir d’une concurrence qui va augmenter l’exode rural. Cependant, les écoles se développent dans chaque village avec l’avènement de la IIIème République (en 1886-87 au Perrier). L’ouvrage d’Auguste Grise de St Baudille et Pipet “Coutumes du Trièves au XIXème siècle”, paru en 1939, fournit de nombreux détails sur cette période. “Les bêtes féroces ont disparu. Le dernier loup a été tué en 1855, le dernier lynx en 1858 et le dernier ours en 1898“. Les vogues ont lieu dans les villages.
Le début du XXème siècle (1900-1914) : en 1901, à St Baudille, on dénombre 466 habitants. Arrivée progressive de l’électricité, de l’adduction d’eau potable, première mécanisation de l’agriculture, développement des communes sont autant d’éléments qui transforment la vie locale.
La Grande Guerre (1914-1918) : en 1914, 1100 Trièvois sont mobilisés, surtout dans les chasseurs alpins ou dans l’artillerie. 350 ne reviendront pas. Le monument aux morts de St Baudille fait état de huit morts pour la France. Sans doute faut-il ajouter à ces morts, la souffrance des familles, des blessés et de ceux qui sont revenus traumatisés. Francou Louis, Mort pour la France à 22 ans, le 02-10-1914 à Wancourt – Pas-de-Calais : sergent au 97e régiment d’infanterie.
Gauthier Léon, Mort pour la France à 36 ans, le 18-12-1914 à Harbonnières – Hospice- Somme : soldat 2ème classe au 75e régiment d’infanterie.
Pellegrin Emile, Mort pour la France à 21 ans, le 09-05-1915, disparu au Mont-Saint-Éloi – Bois de Berthonval, Pas-de-Calais : soldat au 159e régiment d’infanterie
Freychet Maxime, Mort pour la France à 32 ans, le 21-07-1915 à Bar-le-Duc – hôpital – Meuse, : soldat au 5e régiment d’infanterie coloniale
Blache Fernand, Mort pour la France à 22 ans, le 21-03-1916 à Haudiomont- Meuse : 2e canonnier conducteur 54e régiment d’artillerie.
Pacalin Louis, Mort pour la France à 36 ans, le 29-06-1916 à Fleury-devant-Douaumont – Fort de Thiaumont – Meuse : soldat au 340e régiment d’infanterie
Gras Emile, Mort pour la France à 26 ans, le 24-01-1919 des suites de ses blessures à Saint-Baudille-et-Pipet- Isère : soldat au 111e régiment d’infanterie.
Vieux Ernest, Mort pour la France à 19 ans, des suites d’une maladie contractée en service le 28-12-1914 à l’infirmerie du corps à Grillon – Vaucluse : soldat 159e régiment d’infanterie. https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/base_morts_pour_la_france_premiere_guerre/index.ph
L’entre deux guerres (1919-1939) : cette période est marquée par l’arrivée de l’électricité dans les campagnes (1928-1930 au Perrier selon Bernard Vieux). L’agriculture évolue et s’intègre progressivement dans une économie plus générale que la polyculture. L’exode rural se poursuit et St Baudille passera de 375 en 1921 à 335 en 1936. Il persiste aussi une certaine désillusion sur le plan politique. Giono séjourne à plusieurs reprises dans le Trièves.
La 2nde guerre mondiale et la Résistance dans le Trièves :
Moins difficile qu’en ville où les privations sont nombreuses, la situation du Trièves n’est pourtant pas différente de celle du pays. Des hommes ont été faits prisonniers pendant la drôle de guerre, les jeunes partent au STO. Les gens sont partagés entre pétainistes et gaullistes. Beaucoup attendent. En 1942, avec la fin de la ligne de démarcation, ce sont les Italiens qui occupent le Trièves. En 1943, avec la capitulation de Mussolini, les Allemands arrivent à Grenoble. Plusieurs épisodes tragiques surviennent aux alentours de la commune (attaque du maquis de Tréminis en 1943 puis en 1944, de celui d’Esparron, arrestation du chef de gendarmerie Boucharnin à Mens, déportation du Maire de Mens E Arnaud et exécution de F Forest de Lalley au Pont de la Reine, …). Un habitant des Brachons, Raymond Pupin, alors âgé de 17 ans, sera cerné avec d’autres résistants au Pas de l’Aiguille lors de l’attaque du Vercors par les Allemands le 21 juillet 1944. Après 30 heures de résistance sous le feu de l’ennemi, il réussira à s’échapper avec 17 autres camarades. Cet épisode est raconté dans le livre “Tu prendras les armes” d’Albert Darier”
R Pupin racontera ensuite son expérience à des générations de collégiens de Mens.
Les Américains passeront le col de la Croix Haute le 20 août 1944, libérant ainsi définitivement le Trièves.
De la moitié du XXième siècle au début du XXIième : le Trièves va bénéficier des effets du plan Marshall d’aide des Etats Unis envers l’Europe. St Baudille figurera en 1952 dans la liste des zones témoins mises en place pour favoriser la vulgarisation du progrès technique en agriculture. Puis l’agriculture va évoluer au gré des différentes priorités de la politique agricole commune initiée par l’Europe. En 1950, le téléphone arrive sur la commune (poste public le 2 à St Baudillle au Perrier chez R Vieux). Les premiers postes de TV apparaitront vers 1962. Bien qu’ils aient eu lieu sur un autre versant de l’Obiou, la population conserve en mémoire les deux accidents d’avion survenus en 1946 et en 1950. On skie à Rochassac. A la fin des années 80, le hameau de Lollagne accueillera un festival “Les Accords du Lézard”. La population continue à diminuer : elle passera de 338 en 1946 à 260 en 2021. Les structures intercommunales des trois cantons se réunissent en 2012 pour former la Communauté de Communes du Trièves. Avec l’émergence de l’écologie, le Trièves est vu comme un territoire resté protégé et authentique. Il attire une population nouvelle. Le tourisme vert et les activités comme le vélo, la randonnée, le vol libre se développent (sur la commune : gites, accueil à la ferme, site de Courtet, balisage des itinéraires de balades). La vogue de St Baudille connaitra une grande fréquentation jusqu’à une période récente. L’agriculture évolue aussi (moins d’agriculteurs mais des parcelles plus grandes et des engins agricoles plus sophistiqués). Des initiatives sont prises pour valoriser les productions locale (VALCETRI). Le loup réapparait sur le territoire. Des visions du territoire s’affrontent entre des nouveaux arrivants mobilisés sur une écologie plus radicale et les habitants historiques du Trièves qui, tout en ayant fait évoluer leurs pratiques agricoles ou professionnelles, restent attachés à un mode vie plus enraciné dans la tradition (chasse, …). Depuis le confinement, le territoire est confronté de manière de plus en plus cruciale, à la question du logement : les maisons se vendent à des prix très élevés, la location stagne et les terrains se font rares avec les restrictions liées à la loi montagne et au principe de zéro artificialisation nette. La commune est désormais confrontée à des défis importants : volonté du législateur de réduire le nombre des communes, vieillissement de la population, changement climatique et transition écologique, …
Pour aller plus loin, les bibliographies citées par JC Michel et Aimé Beaup
A. BLANC : lettres à Lucie sur le canton de Mens, 1844
E. CHOULET : la famille Casimir Périer, étude généalogique et historique, 1894
C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 222
H. MULLER : BSDEA 22, 1922, page 9
J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 62
A. BEAUP : les sanctuaires du Trièves, 1980, pages 239 à 246
M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du 5ème au 13ème siècles après J. C. dans les campagnes françaises des Alpes du nord, 1983, page 205
J. C. MICHEL : Isère gallo romaine, I, 1985, page 65
R. REYMOND : énigmes, curiosités, singularités, 1987, page 348
Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 200 à 202
R. REYMOND : l’insolite et images fortes du passé, 1989, page 222
Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 99
P. BOURDAT : petit dictionnaire du Trièves à l’usage des lecteurs de Giono, bulletin des AVG n° 35, juin 1995, page 34
Patrimoine en Isère : Trièves, 1996, pages 36, 116, 146 et 147
Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, page 316
Le Trièves, collection les patrimoines, 2004, pages 14 et 24
J. C. MICHEL : préhistoire du Trièves, bulletin des AVG n° 54, décembre 2004, page 9
E. TASSET : châteaux forts du Trièves, 2005, page 695
J. C. MICHEL : Saint Baudille et Pipet, revue des AVG n° 69, juin 2012, pages 41 à 44
P. OLLIVIER ELLIOTT : Trièves, 2013, pages 45 à 50
Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 290
J CHEVALER : Essai historique sur l’Eglise et la ville de Die
CROZET : Les Cantons de l’Isère.
TERRAS : Le Vicomté de Trièves
A. LAGIER : le Trièves et son passé, 1892 http://ark.bnf.fr/ark:/12148/cb30718375f
A ARNAUD : Le diocèse de Grenoble.
http://www.jc-michel.fr/themes/Isere/Chateaux%20Isere/Chateaux%20de%20l%20Isere%201.html
http://www.jc-michel.fr/themes/Isere/Notices Communes/MATHEYSINE TRIEVES 2014/MENS (ex canton)/SAINT BAUDILLE ET PIPET.html
Nombre de ces ressources sont accessibles dans le fond local des médiathèques du Trièves. https://catalogue.cc-trieves.fr/index.php?option=com_nglibrary&_resetState=1&filter_order=created_on&filter_order_Dir=desc&view=books&nb_column=span3&layout=listing&genre[value]=FONDS%20LOCAL&genre[method]=exact&Itemid=109
Pour les amateurs, des interrogations qui subsistent
- Une stèle à la mémoire des combattants de 187à sur l’emplacement de l’ancien prieuré ?
- Un cadran solaire sur la façade de l’église portant l’inscription : ” redoutes en une, une heure” ?
- Où est le Bois Blache Poeillet cité par Videl comme le lieu d’embuscade de Lesdiguières ?
- Quels sont aujourd’hui les hameaux de Versus Beronem, 14ème siècle, (Beron ?) – Pouanis, 14ème siècle, (Pouet?) ?
- Quand l’ancien St Baudille a-t-il été appelé St Bauvais et pourquoi ?
Les maires de la Commune
(travail de recherche effectué par Françoise Retornaz)
GIRAUD Etienne 1793 à 1796 -ALLOUARD Louis 1796 à 1799- FLUCHAIRE Jean Pierre 1796 et de 1799 à 1824 – TANON MENSAC Germain 1824 à 1830 – ORAND Jean 1830 RICHARD Jean Antoine 1830- FRANCOU 1831 – GAU Cyprien 1831 à 1839- DUPERRIER Benoit Jean Jacques 1838 à 1843- GAU Cyprien de 1843 à 1853 – POITE Antoine 1853 à 1860- TERRIER Antoine de 1860 à 1878 – FRANCOU César de 1878 à 1901 – POITE Louis de 1901 à 1908 – GAYMARD Edouard de 1908 à 1925 – FRANCOU Elie de 1929 à 1936 – MATHIEU Emile 1936 à 1969 – POITE Gérard de 1969 à 1971 (intérim) – DURBET Marius de 1971 à 1993 – POITE Jean Louis depuis 1993.
Toponymie
La commune telle qu’elle figurait sur le cadastre napoléonien des années 1830 : curieusement le nom de St Baudille figure sur l’emplacement de l’actuel hameau de St Bauvais (ou St Beauvais).
A l’origine, il semble que la commune était située dans le hameau de St Bauvais et que, à la suite d’une catastrophe au XVIième siècle, elle aurait été déplacée dans le hameau de St Pancrasse où se situent actuellement l’église et la mairie. Le nom complet de la commune serait donc St Baudille (1) (hameau du haut du village) et Pipet (2) (nom d’une ferme fortifiée voisine ayant appartenu aux De Berenger) St Pancrasse (3) (nom du hameau sur lequel sont situées l’église et la mairie)
(1) Le nom de Saint-Baudille serait lié à Baudile de Nîmes que l’on retrouve dans Saint-Baudille-de-la-Tour et Saint-Bueil, autres communes de l’Isère (Selon André Planck, auteur du livre L’origine du nom des communes du département de l’Isère, cité dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Baudille-et-Pipet).
(2) On retrouve notamment un Raimondet de Berenger lieutenant-général des armées du Roi, maréchal de camp, pair de France en 1560 issu d’une lignée implantée dans la région et dont les titres sont prince de Pont-en-Royans ; comte du Gua ; baron de Morges ; seigneur de La Ferrière, de Pipet, de Vif, de Gonaz et de Saint-Nazaire. https://man8rove.com/fr/blason/aiq7ih5-berenger
(3) Le nom de Saint Pancrasse viendrait de Pancrace de Rome, l’un des saint Pancrace, qui est selon la tradition né vers 289 ou 290, d’une famille noble de Phrygie ; il serait mort martyr à l’âge de 14 ans, en 304, lors des persécutions de Dioclétien à Rome. … En Provence, on le nomme San Brancaï, littéralement le saint boiteux (d’où l’appellation de San Brancassou ?) https://fr.wikipedia.org/wiki/Pancrace_de_Rome
Notoriété
Jean Giono
Saint-Baudille est un des lieux où se déroule l’action de Un roi sans divertissement, roman de Jean Giono.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_roi_sans_divertissement
La famille Perier
La commune de Saint-Baudille-et-Pipet est le berceau de la grande famille Perier (sans accent aigu) qui donnera à la France un président du Conseil, Casimir Perier, un ministre de l’Intérieur Auguste Perier et un président de la République, Jean Casimir-Perier, ainsi que les châtelains de Vizille, industriels et banquiers.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Baudille-et-Pipet
La famille Royer
La commune est également le berceau de la famille Royer dont plusieurs représentants jouèrent un rôle de premier plan à l’Assemblée de Vizille, à la veille de la Révolution française, puis au long du XIXe siècle ; on citera notamment Alexandre Royer-Deloche, maire de Grenoble, Louis Royer, président du conseil général de l’Isère (1810-1814), Casimir Royer, deux fois députés de l’Isère (1846-1848 puis 1863-1869), ou encore Ernest de Royer, issue d’une branche anoblie sous la Restauration, deux fois ministre de la Justice sous la Seconde République puis le Second Empire.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Baudille-et-Pipet
Le film La Prière
En 2018, Cédric Kahn coauteur et réalisateur a tourné le film La Prière dont une partie se déroule sur St Baudille et Pipet.